En décembre 2018, ILR Télécom, sous-traitant de l’opérateur historique Orange, contacte la Mairie de Manneville-la-Goupil pour construire une antenne relais aux abords de la station d’épuration. Choix judicieux, cette station est éloignée de plus de 700 mètres des premières habitations.
En effet, qui apprécierait d’avoir depuis sa belle propriété une vue imprenable sur un équipement somme toute utile mais peu ragoûtant ? Y ajouter une antenne de 30 mètres de haut aurait l’avantage de la perdre à l’horizon avec un rayonnement électromagnétique amoindri pour les habitants.
A vrai dire, les communes voisines ont autorisé la construction d’antennes, mais éloignées des habitations : sur le parking d’un cimetière à 500 m du centre du village pour Angerville l’Orcher, à 350 m du bourg pour Manéglise et la palme revient à Saint-Sauveur-d’Emalleville, à près de 1 km.

Nous voilà le 28 mai 2021, par un beau matin de printemps. Un ciel bleu azur avec quelques cirrus, une petite brise et une vingtaine de degrés. On entendrait presque chanter les cigales dans les champ d’orangers…
Bon ok, on s’est un peu emballé. Il est plutôt question ici du chantier d’Orange qu’un champ d’orangers. Car en l’espace de moins de temps qu’il n'en faut pour le comprendre, nous réalisons qu’une antenne relais de plus de 30 mètres de haut est en cours de montage à moins de 100 mètres des premières habitations et moins de 200 mètres de l’église.
Stupéfaction ! Tout Manneville découvre la dame de fer suspendue à une grue géante prête à être boulonnée pour l’éternité sous les fenêtres de plusieurs dizaines d’habitantes médusés.
En l’espace de quelques heures, la valeur immobilière de leurs maisons vient de fondre sous le doux soleil du printemps.

Évidemment, au collectif on n’est pas dupes. Orange avait à peine rétracté sa grue que nous faisions établir un procès-verbal pour défaut d’affichage obligatoire de l’autorisation d’urbanisme.
Pendant des mois et de fil en aiguille,

nous avons détricoté la déclaration préalable ainsi que la construction elle-même pour y trouver pas moins de 25 manquements et vices de procédures aux codes de l’urbanisme et des postes et télécommunication.
Oui 25 !

Un an plus tard, après une trentaine de recommandés, la saisie du défenseur des droits, la consultation de trois avocats, un rendez-vous avec une sénatrice, le contact d’une seconde sénatrice, d’une députée, du sous-préfet, des réunions avec la Com Com et la Mairie qui nous soutient de son « mieux » et, bien sûr, vous-mêmes, nous avons réalisé l’incroyable !
Si l’antenne est encore là, nous avons contraint Orange à reprendre l’instruction de l’autorisation d’urbanisme depuis le début afin de déposer une nouvelle demande préalable conforme à la loi.
C’est pas de « peau » pour Orange, retour en 2019 !